L’autisme est-il un handicap ?
Voilà une question délicate qui suscite beaucoup de réflexions au sein même de la communauté autistique. En France, l’autisme est reconnu par la MDPH et peut aboutir à une reconnaissance en tant que travailleur handicapé avec des adaptations sur son lieu de travail.
Selon la loi du 11 février 2005, est considéré comme un handicap toute «limitation d’activité ou restriction de la participation à la vie en société subie par une personne en raison d’une altération d’une fonction ou d’un trouble de santé invalidant. »
L’autisme n’est certes pas une limitation ou une altération du mode de pensée. Mais la définition sous-entend que le handicap résulte aussi d’une situation précise : or, c’est effectivement au sein de la société que l’autisme devient un handicap et qu’il est intéressant de pouvoir bénéficier d’adaptations.
En effet, c’est au contact des autres qu’une personne autiste va développer une anxiété et un besoin d’isolement, c’est face aux lumières et aux sons générés au quotidien autour d’elle qu’elle va ressentir une
surcharge sensorielle.
Pour certains autistes, refuser de dire que l’autisme est un handicap revient à nier les difficultés qui sont trop présentes pour être tues. On parle alors d’handicap invisible, qui n’est pas apparent mais pourtant bien présent et aussi difficile à vivre qu’à faire comprendre autour de soi.
Mais la notion de handicap continue de poser problème pour d’autres dans la mesure où nous vivons dans une société conformiste, qui s’agrippe à une norme et rejette la différence. Or, les autistes, comme ils ont une façon de réfléchir différente, sont nécessairement rejetés ; et plutôt que d’amener la société à reconsidérer ses valeurs et sa norme, on préfère considérer, sous une logique biaisée d’inclusion, que les personnes différentes sont tout bonnement handicapées et qu’elles doivent bénéficier d’adaptations pour parvenir à être intégrées.