L’autisme est-il une maladie ?

Disons-le d’emblée : l’autisme n’est pas une maladie, c’est une différence. Il n’existe donc pas de traitement pour le « soigner » ou le « prévenir ». Cependant, les critères de diagnostic communément adoptés contribuent souvent à pathologiser l’autisme.

En effet, les appellations de TSA (Troubles du spectre autistique) ou encore de TND (Troubles du neuro-développement), et leur place dans le DSM-5 (Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux) relèguent l’autisme dans la sphère psychiatrique, au même titre que certains troubles ou maladies mentales.


De même, les différents symptômes, dans leur formulation la plus courante, dénotent un aspect mécanique voire machinal dans l’autisme, le rapprochant d’une pathologie : les intérêts « restreints » comme si l’engouement des autistes pour certains sujets était limitatif voire obsessionnel; la « rigidité mentale » qui peut en même temps
devenir une rigueur et une précision exceptionnelles ; ou encore le regard « fuyant », avec ses connotations de dissimulation ou de fourberie, alors que le regard est simplement en cohérence avec l’esprit – ce qui explique que beaucoup d’autistes préfèrent regarder par exemple la bouche de leur interlocuteur lorsqu’ils parlent, plutôt
que leurs yeux.


Comme on peut le voir, le vocabulaire autour de l’autisme peut parfois véhiculer des préjugés négatifs et il convient de trouver des mots justes mais dépourvus de connotations pour en parler car en y regardant de plus près, un certain nombre de signes peuvent devenir des capacités assez singulières et utiles dans notre société.

La méconnaissance de l’autisme en France ou simplement son manque de visibilité amènent malheureusement à beaucoup de malentendus et de confusions, et des termes comme « vaincre » ou « lutter contre » l’autisme se retrouvent encore sur certains articles ou sites Internet, dans la bouche d’animateurs télé ou sur des affiches
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